20140316

Être baptisé, entrer dans l'Église

Être baptisé, entrer dans l'Église

Vu comme bain rituel reproduisant le symbolisme du passage de la mort à la vie, ou comme rite de purification, le baptême chrétien ressemble à des pratiques semblables dans d'autres religions. Mais il dit beaucoup plus, et sa célébration en témoigne.
Le déploiement liturgique du baptême, étalé dans le temps et réparti en plusieurs étapes lorsqu'il s'agit
d'adultes, est riche d'enseignements sur le sacrement lui-même: ce qui est accompli au cours de la célébration est efficace; les gestes, paroles et signes mis en œuvre disent tout le sens et l'importance du baptême pour les chrétiens. On y comprend surtout que le baptême est unique, décisif, définitif: on est baptisé une fois pour toutes, comme le montre la célébration.

«Les gestes, paroles et signes disent tout le sens du baptême »
Le premier moment du baptême, dans le cas des petits enfants pour lesquels toutes les étapes sont réunies en une célébration, est celui de « l'entrée en Église ». Sacrement d'initiation, le baptême est un rite de passage par lequel on devient membre de l'Église. La liturgie marque de plusieurs manières cette agrégation du nouveau venu à un corps. D'abord, en l'accueillant sur le seuil et en s'assurant de son désir et de sa foi (ou de ceux des parents, pour les enfants). Puis en marquant du signe de la croix ce nouvel ami du Christ: c'est «le signe du Christ, notre Sauveur», la marque des chrétiens. Signe distinctif, symbole de reconnaissance, marque du salut. Alors, le futur baptisé entre dans la maison de Dieu, il franchit les portes de l'église (l'édifice) en signe de son entrée dans l'Église (la famille des chrétiens). Il faut donner à vivre ces symboles pour que les personnes en soient marquées, les inviter à franchir ce seuil pour les aider à prendre conscience de leur nouvelle appartenance à l'Église.
       Mort et vie avec le Christ:
Dans l'église, Dieu parle à son peuple et lui révèle son amour: la liturgie de la Parole vise à éclairer le futur baptisé en lui révélant qu'il est déjà aimé. Il est ensuite invité à se prononcer: accepte-t-il de tourner le dos à ce qui contredit cette Parole d'amour ?
Consent-il à renoncer à toutes formes de mal? Pour choisir le Christ, il faut renoncer à ce qui s'y oppose. Après la renonciation vient la profession de foi trinitaire, une succession jadis soulignée par un mouvement de la personne qui, de l'Occident (symbole du mal) se tournait vers l'Orient (soleil levant): véritable conversion, à laquelle s'ajoutait le fait de se dévêtir (se dépouiller de l'homme ancien, dit saint Paul, Ep 4, 22) pour être ensuite revêtu du vêtement blanc.

La prière de l'Église accompagne et soutient dans son choix le futur baptisé: prière d'exorcisme et de délivrance pour demander qu'il résiste au mal, chant de la litanie des saints ou prière pour que la grâce du baptême porte du fruit, etc. Mais le cœur de baptême est le rite de l'eau en tant que plongée symbolique dans la mort du Christ, pour avoir part à sa résurrection. Baptiser signifie «plonger». À cet égard, le baptême par immersion est plus juste que le baptême par aspersion, mais la signification est toujours la même: le baptême fait « naître à la vie nouvelle par l'eau et l'Esprit Saint », comme dit au moment de bénir l'eau.

« Le baptême fait naître à la vie nouvelle »
Dignité et mission
Né de nouveau avec le Christ(Jn 3,5), le baptisé vit désormais une vie nouvelle. Il est revêtu de blanc, couleur du Ressuscité. Il porte sa Lumière. Et, comme le Ressuscitée il est oint: l'onction avec le saint-
chrême fait participer le chrétien à la dignité du Christ prêtre, prophète et roi, et lui confère ainsi une mission. C'est dire la dignité de tout baptisé! Il a «revêtu le Christ» (Ga 3, 27), «dans le Seigneur, il est devenu lumière » (Ep 5, 8), mais doit se comporter selon cette grâce d'adoption. Il doit vivre en enfant de Dieu avec ses frères, vivre en enfant de lumière, et annoncer l'Évangile. Véritable cadeau de Dieu, le baptême fait de nous
des témoins, des artisans du Royaume.•

390 PRIONS EN ÉGLISE Michèle Clavier, théologienne

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